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lié avec lui depuis quarante-trois ans, c’est-à-dire depuis l’an 1524 jusqu’à ce jour. J’ai commencé à le connaître et à l’aimer quand il travaillait à la chartreuse avec le Pontormo, duquel j’étais alors occupé à dessiner les ouvrages[1].

Les disciples du Bronzino sont nombreux ; mais le premier de tous (pour parler à présent de nos académiciens) est Alessandro Allori, qu’il traita constamment comme son propre enfant, et non comme son élève. Un bon père et son fils ne vivraient point autrement que le Bronzino et Alessandro ont vécu et vivent ensemble.

Alessandro Allori n’est encore âgé que de trente ans, et déjà il a prouvé, dans quantité de tableaux et de portraits, qu’il est un digne élève de son maître, et qu’il n’épargne aucun effort pour arriver à la perfection que l’on attend d’un génie supérieur. Dans la chapelle des Montaguti, à la Nunziata, il a peint à l’huile, avec un soin extrême, le tableau de l’autel, et à fresque les parois et la voûte. Le tableau représente la Vierge à côté du Christ, lequel juge les bons et les méchants au jour suprême. Ces figures sont tirées du Jugement dernier de Michel-Ange. À chaque angle du tableau est un Prophète ou un Évangéliste ; sur la voûte sont des Sibylles et des Prophètes, où l’on reconnaît qu’Alessandro a

  1. Agnolo Bronzino mourut à l’âge de soixante-neuf ans, et fut inhumé à San-Cristofano. Allessandro Allori, son élève, prononça une oraison funèbre en son honneur dans la salle de l’Académie du dessin. — Le musée du Louvre possède un tableau du Bronzino qui représente le Christ apparaissant à Marie-Madeleine.