Page:Vasari - Vies des peintres - t9 t10, 1842.djvu/428

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de cornaline et de diverses pierres fines dont l’énumération serait trop longue. Il suffit de dire que Bernardo a déployé dans ce travail, qui ne tardera pas à être achevé, le talent le plus souple et le plus varié. Il a exécuté pour le prince différents instruments de mécanique fort ingénieux, et il a trouvé le moyen de fondre facilement le cristal de montagne, de le purifier et d’en former des vases de plusieurs couleurs. Bientôt Bernardo montrera qu’il n’est étranger à rien ; car il aura terminé dans peu des vases de porcelaine aussi parfaits que ceux de l’antiquité. Giulio d’Urbin, aujourd’hui au service d’Alphonse II, duc de Ferrare, est un maître consommé en cet art. Il fait des vases en terre de plusieurs sortes et en porcelaine, vraiment étonnants et d’un galbe merveilleux. De plus il compose avec la même matière des carreaux durs et polis, à quatre pans, octogones et circulaires, imitant le marbre à s’y tromper. Tous ces procédés sont connus de notre prince. — Son Excellence a fait commencer un petit tableau en pierres fines richement encadré, destiné à servir de pendant à une mosaïque du duc Cosme son père. Il y a peu de temps, on a achevé, d’après un dessin de Vasari, un précieux petit tableau fixé sur un albâtre oriental et formé de grands morceaux de jaspe, d’héliotrope, de cornaline, de lapis, d’agate et d’autres pierres précieuses d’une valeur de vingt mille écus. Ce travail a été mené à fin par l’habile Bernardino Porfirio de Leccio, lequel a également exécuté d’après un dessin de Vasari, pour Messer Bindo Altoviti, un petit tableau octogone en