Page:Vasari - Vies des peintres - t9 t10, 1842.djvu/450

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c’est-à-dire l’Honneur vainqueur de la Fraude. Ces statues sont traitées avec un tel soin, que Vincenzio sembla n’avoir jusqu’alors manié que le ciseau et le marteau. La tête de l’Honneur est d’une rare beauté ; sa riche chevelure est fouillée avec tant d’habileté qu’on la croirait naturelle. Ajoutons que les nus sont très-bien entendus. Ce groupe est maintenant dans la cour de la maison du signor Sforza Almeni, dans la Via de’ Servi. Par le même signor Sforza, Vincenzio fit, à Fiesole, de nombreux ornements dans un jardin, et autour de plusieurs fontaines. Il exécuta ensuite, pour le duc, quelques bas-reliefs en marbre et en bronze, qui furent très-admirés ; car, dans ce genre de sculpture, notre artiste ne le cédait à personne. Il jeta, en bronze, la grille de la nouvelle chapelle des appartements du palais, peints par Vasari, un bas-relief qui sert de porte à une armoire dans laquelle le duc renferme ses papiers importants ; et, enfin, un autre bas-relief, haut d’une brasse, et large de deux brasses et demie, représentant Moïse guérissant les Hébreux de la morsure des serpents. Vincenzio fit encore, par l’ordre du duc, la porte de la sacristie de l’église paroissiale de Prato, puis il plaça au-dessus de cette porte un tombeau de marbre, accompagne d’une Madone, du Christ et de deux enfants, entre lesquels est le portrait, en bas-relief, de Charles de Médicis, fils naturel de Cosme l’Ancien. Les restes mortels de Charles de Médicis, après avoir longtemps reposé dans une sépulture en brique, furent transportés daws le tombeau que nous venons de décrire.