Page:Vasari - Vies des peintres - t9 t10, 1842.djvu/645

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chambre, celle de Cérés et de Proserpine. Je représentai ensuite sur le plafond d’une chambre plus vaste le Triomphe de la déesse Bérécynthie et les quatre saisons, et sur les parois les douze mois de l’année. Dans une autre chambre moins riche que la précédente, on voit la Naissance de Jupiter, son Allaitement par la chèvre Amalthée et ses aventures les plus célèbres. Une terrasse contiguë à cette salle et richement ornée contient des scènes où Junon et Jupiter jouent le principal rôle ; enfin, la chambre suivante renferme la Naissance d’HercuIe et tous ses travaux. Les sujets qui ne purent entrer dans les plafonds de ces salles trouvèrent place dans les frises, ou furent exécutés en tapisseries d’après mes cartons. Je passe sous silence les grotesques et les peintures qui ornent les escaliers et une foule d’autres accessoires qui complètent la décoration de ces appartements ; car, sans compter que j’espère en donner ailleurs une description détaillée, chacun est libre de les examiner à son aise. Pendant que j’étais occupé de ces ouvrages, on mettait en état d’étre peintes les chambres qui accompagnent la grande salle, et qui correspondent, au moyen de commodes escaliers, avec celles de l’étage supérieur, dont nous venons de parler.

Sur ces entrefaites, le Tasso étant mort, le duc voulut que l’on opérât une refonte aussi large que possible de son palais qui avait été construit et modifié à différentes reprises, sans ordre ni méthode, au gré de toutes sortes de besoins et de sujétions. Pour coordonner ce qui était fait et ce qui était à