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et deux de hauteur. Rustici le donna à Pietro Martelli, chez les héritiers duquel on le voit maintenant ainsi que plusieurs autres productions de notre artiste.

Giovan-Francesco peignit égaiement un charmant petit tableau de chasse qui appartient aujourd’hui à Lorenzo Borghini, amateur distingué.

Pour les religieuses de Santa-Lucia, dans la Via di San-Gallo, Rustici modela en terre une Apparition du Christ à Marie-Madeleine. Ce bas-relief fut ensuite verni par Giovanni della Robbia, et placé dans un encadrement en pierre de macigno, sur un autel de l’église des religieuses de Santa-Lucia.

Pour la chapelle du palais de Jacopo Salviati l’ancien, son intime ami, Rustici sculpta un magnifique médaillon en marbre renfermant une Madone. Il orna la cour du même palais, qui est situé au-dessus du pont alla Badia, d’une foule de médaillons en terre cuite qui furent presque tous détruits par la soldatesque, lors du siège de Florence.

Ce palais plaisait beaucoup à Rustici, aussi le prenait-il souvent pour but de ses promenades et de ses flâneries. Un jour qu’il s’y rendait par une grande chaleur, il se débarrassa de son lucco[1] qu’il cacha dans un buisson. Arrivé au palais, ce ne fut qu’au bout de deux jours qu’il songea à envoyer chercher son lucco. Lorsqu’il le vit rapporter par son émissaire, il ne put, dans son étonnement, s’empêcher de s’écrier : « Le monde est trop bon, il ne durera pas longtemps. »

  1. Lucco vêtement particulier aux citoyens florentins.