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montré des sentimens de frères. C’est alors que les nouvelles sources de commerce qu’elles auroient ouvertes dans la France, fertiliseront celui de vos voisins.

Rappelez-vous l’impolitique révocation de l’Édit de Nantes. Pour connoître toute l’étendue des maux que l’intolérance a faits aux François, jetez les yeux sur l’Allemagne, sur la Prusse, sur l’Empire, et sur cette même Angleterre déjà jalouse de votre liberté. Frédéric-le-Grand, ce Roi philosophe, qui veilloit sans cesse à l’agrandissement de ses États, à l’intérêt de ses peuples, ne s’est point contenté d’accueillir les Juifs ; il les a même comblés d’honneurs ; et le Roi actuel a confié l’éducation de son fils à un disciple de la Loi de Moïse.

L’Empereur Joseph II, qui, malgré les détracteurs de son mérite, remplira une page honorable dans les annales de l’humanité, a marché sur les traces du grand Frédéric ; il a fait taire les préjugés contre les Juifs ; et cet acte de justice mérite seul de transmettre son nom à la postérité.

La tolérance a toujours distingué les règnes des Princes éclairés. Dans les siècles obscurs qui succédèrent aux siècles brillans des Romains, les Juifs ont trouvé chez les Rois Visigoths, Lom-