Page:VasseMemoire.djvu/5

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Aimez votre prochain comme vous-même, sinon un ordre de regarder tous les hommes comme frères ? Qu’est-ce que cette autre maxime : Ne faites point à autrui ce que vous ne voudriez pas que l’on vous fît ? Le divin Auteur de cette sublime morale a-t-il excepté personne des préceptes sur lesquels il fondoit le bonheur de tous les siècles, et qui renferment le germe de toutes les vertus ? En effet, qui de nous, si nous observions fidèlement ces préceptes, oseroit persécuter ses frères, et sur-tout pour leurs opinions religieuses ? Qui de nous ne gémiroit pas, si l’on employoit le mépris ou la force pour nous faire renoncer au culte que nous tenons de nos pères ? La force est ordinairement accompagnée de l’injustice ; le mépris, s’il n’est inspiré par l’horreur du vice, est le défaut d’une ame basse, ou la sottise de l’orgueil.

Mais de quel droit osons-nous prononcer anathême contre ceux qui suivent un culte différent du nôtre ? La foi n’est-elle pas un don du Ciel ? Est-ce à nous de l’accorder, quand le Maître suprême de ce vaste univers s’est réservé le droit d’en être le dispensateur ?

Jetons les yeux sur les astres qui roulent sur nos têtes : ils ne sont que la foible image d’une