Page:Vattel - Le Droit des gens, ou principes de la loi naturelle, 1758, tome 1.djvu/81

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


PREFACE.


Le Droit des Gens, cette matière ſi noble & ſi importante, n’a point été traité jusques-ici avec tout le ſoin qu’il mérite. Auſſi la plupart des hommes n’en ont-ils qu’une notion vague, très-incomplette, ſouvent même fauſſe. La foule des Ecrivains, & des Auteurs même célèbres ne comprennent guères ſous le nom de Droit des Gens, que certaines maximes, certains uſages reçus entre les Nations, & devenus obligatoires pour elles, par l’effet de leur conſentement. C’eſt reſſerrer dans des bornes bien étroites une Loi ſi étendue, ſi intéreſſante pour le Genre-humain, & c’eſt en même-tems la dégrader, en méconnoiſſant ſa véritable origine.

Il eſt certainement un Droit des Gens Naturel, puisque la Loi de la Nature n’oblige pas moins les États, les hommes unis en Société Politique, qu’elle n’oblige les particuliers. Mais pour connoître exactement ce Droit, il ne

ſuffit