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éloge

déjà quantité d’idées nouvelles sur l’art de fortifier, peu connu jusque là. Ceux qui l’avaient pratiqué, ou qui en avaient écrit, s’étaient attachés servilement à certaines règles établies, quoique peu fondées, et à des espèces de superstitions, qui dominent toujours long-temps en chaque genre, et ne disparaissent qu’à l’arrivée de quelque génie supérieur. D’ailleurs, ils n’avaient point vu de siéges, ou n’en avaient pas assez vu ; leurs méthodes de fortifier n’étaient tournées que par rapport à certains cas particuliers qu’ils connaissaient, et ne s’étendaient point à tout le reste. M. de Vauban avait déjà beaucoup vu et avec de bons yeux ; il augmentait sans cesse son expérience par la lecture de tout ce qui avait été écrit sur la guerre ; il sentait en lui ce qui produit les heureuses nouveautés, ou plutôt ce qui force à les produire, et enfin il osa se déclarer inventeur dans une matière si périlleuse, et le fut toujours jusqu’à la fin. Nous n’entrerons point dans le détail de ce qu’il inventa ; il serait trop long, et toutes les places fortes du royaume doivent nous l’épargner.

Quand la guerre recommença en 1667, il eut la principale conduite des siéges, que le roi fit en personne. Sa Majesté voulut bien faire voir qu’il était de sa prudence de s’en assurer ainsi le succès. Il reçut au siége de Douay un coup de mousquet à la joue, dont il a toujours porté la marque. Après