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des sapeurs.

dont je me tiens aussi assuré que si je l’avais vue, et je puis, avec la même assurance, ajouter que cette petite troupe, en diligentant la tranchée, sauvera une infinité de bons ingénieurs, officiers et braves soldats qui périssent dans les siéges, et par la dure nécessité où l’on est réduit de poser les travailleurs presque toujours à découvert, et de les soutenir de même, ce qui n’arrive que par le manquement d’avoir ensemble, et sous la main, une suffisante quantité de cette sorte d’ouvriers bien instruits et employés à propos.

Or, on espère pouvoir y satisfaire pleinement, si Sa Majesté a pour agréable de faire son affaire de l’établissement de cette compagnie, qui a de meilleures et plus fortes raisons pour justifier le besoin qu’on en a, et l’utilité dont elle sera à son service, qu’aucunes autres troupes du royaume, quelles qu’elles puissent être, les gardes de sa propre personne exceptés.

Au surplus, on la demande de 200 hommes, parce qu’il peut arriver deux ou trois siéges dans une année qui en consommeraient le tiers ou la moitié ; l’exemple de ceux de Cambrai et de Valenciennes, où il y en eut 57 tués ou blessés de la compagnie seule de Maran, sans compter ceux du régiment Dauphin, où il y en eut pour lors une brigade, suffit pour prouver la nécessité de l’avoir à 200 hommes, sans compter sergens ni tambours.