Page:Vauban - Traité des sièges et de l’attaque des places.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
43
des places.

4o Voir si elles sont si fort enfilées qu’il n’y ait point de transversale peu considérable qui fasse front à la place d’assez près, et par quelqu’endroit qui puisse faire un couvert considérable contre, en relevant une partie de leur épaisseur sur l’autre, et à quelle distance de la place elle se trouve ?

5o Si des chaussées voisines l’une de l’autre, qui aboutissent à ladite place, se joignent, et en quel endroit ? et si étant occupées par les attaques, elles se peuvent entre-secourir par des vues de canon croisées, ou en revers sur des pièces attaquées ?

Et 6o de quelle nature est le rempart de la place et de ses dehors ? si elle a des chemins couverts ? si les chaussées qui les abordent y sont jointes ? et s’il n’y a point quelque-avant-fossé plein d’eau courante ou dormante qui les sépare ? Où cela se rencontre, nous concluons qu’il ne faut jamais attaquer par là, pour peu qu’il y ait d’apparence d’approcher de la place par ailleurs, attendu qu’on est presque toujours enfilé et continuellement écharpé du canon, sans moyen de s’en pouvoir défendre, ni de s’en rendre maître, ni d’embrasser les parties attaquées de la place.