Page:Vaucaire - Le Panier d’argenterie, 1895.djvu/58

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Qui ne soit plus d’amour, qui ne soit plus un chant
De détresse ou de joie, un chant doux et touchant,
J’ai fatigué mon âme à ce métier, mon âme
Que je blâme aujourd’hui d’être comme une femme,
Ne donnant que des pleurs pour explication
Et ne sachant souffrir avec discrétion.
Oui, je viens chercher mon sujet dans le mystère
Des choses, étendu de mon long sur la terre,
Regardant la forêt nocturne, beau décor
Où j’ai des souvenirs dont je palpite encor.
..................
J’ai la mémoire des parfums, de la musique
Et des couleurs. Pour évoquer les jours défunts,
Coupez des fleurs, j’ai la mémoire des parfums.

J’ai la mémoire aussi de la musique,

Certain rythme magique

Éveille le Passé dans mon cœur nostalgique ;

Coupez des fleurs, faites de la musique.

J’ai la mémoire des couleurs

Assez pour rappeler quelqu’un ou quelque chose ;