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Page:Vaucaire - Parcs et Boudoirs.djvu/138

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SIAO-MAN, ouvre la lettre et lit.

Vile créature, il faut que tu sois bien effrontée !

FAN-SOU.

Que voulez-vous dire ?

SIAO-MAN.

Fan-Sou, viens ici et mets-toi à genoux !

FAN-SOU.

Je n’ai commis aucune faute, je ne m’agenouillerai pas.

SIAO-MAN.

Indigne suivante, tu déshonores ma famille. Sais-tu bien où tu demeures ? Tu oses manquer à ce point aux convenances, comme si je ne les connaissais pas. Je n’ai pas encore engagé ma foi : malgré cela tu vas prendre la lettre amoureuse d’un jeune homme, pour venir ensuite me séduire. Si ma mère, qui est d’un caractère emporté venait à le savoir, tu serais perdue. Petite scélérate, je devrais te briser la figure ; mais on dirait partout que je suis une méchante fille et que j’ai le caractère d’un démon ; on ne manquerait pas de me calomnier. Mon unique désir est de prendre cette lettre et d’aller la montrer à ma mère. Misérable suivante, elle te fustigera comme il faut.

FAN-SOU, à genoux et riant.

Eh bien ! me voilà à genoux. Ce jeune homme m’a chargé de vous remettre un billet. Je ne savais pas en vérité ce qu’il avait écrit. Mademoiselle, si vous allez le dire à Madame votre mère, vous me perdrez ainsi que votre amant.

SIAO-MAN.

……Tu es bien impudente !

FAN-SOU, tirant le sac d’odeurs.

Ne vous fâchez pas tant. Votre suivante ne fera pas de bruit. Mademoiselle gardez-vous de vous emporter. Voici un objet qui eut une destination. Dites-moi à qui vous le réserviez. Regardez un peu, cherchez, expliquez d’où il vient.