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II



C’était au mois d’août ; une tiède brise d’été en trait par ma fenêtre, poursuivant la fumée d’un fin cigare que je savourais en attendant l’heure du cercle.

La ville sommeillait sous son casque d’azur fleuri de roses d’or, et je regardais, au loin, les pâles piqûres du gaz qui semblaient épingler régulièrement les marronniers le long des maisons. Paris n’était plus dans Paris, je me trouvais dans une solitude délicieuse, dans un calme régénérateur.

Le piano de la jeune demoiselle du premier avait momentanément rendu sa belle âme aux enfers. Les cochers malintentionnés, les chevaux martyrs et les servantes criardes avaient suivi les joueuses de piano et les danseuses de cotillon.