derai travailler. Ce sera pour moi un grand plaisir.
Elle balbutia avec effort :
— Certainement ; mais il faudra que je cherche un modèle. Les anciens m’ont abandonnée depuis que tu me prends tout mon temps.
— Est-ce un reproche ?
— Un reproche, mon aimé !… Je ne suis heureuse qu’auprès de toi ! Seulement, vois-tu, je voudrais, ne fût-ce que par amour-propre, ne pas perdre entièrement le fruit de mon travail.
— Tu n’avais qu’à m’exprimer ce désir plus tôt ; il est trop légitime pour que je cherche à le combattre. Allons, Terka, un peu de franchise !…
— Je t’aime ! Que te faut-il de plus ? Je t’aime ardemment et uniquement.
— L’amour ne va pas sans la confiance, et je ne sais qu’une chose : c’est que tu es la plus ensorceleuse et la plus dangereuse des femmes !
La journée se passa sans incidents nouveaux. Terka, un peu nerveuse, par suite de sa blessure, sans doute, riait et s’attendrissait à tout propos. Je l’observais ardemment, cherchant un oubli, un aveu involontaire dans le rôle qu’elle s’était imposé ; mais son habileté ne se démentit pas un moment. La rage bouillonnait en mon cœur ; j’aurais voulu la meurtrir, la broyer, et lui jeter à la face son infamie et mon dédain ! Mais, au prix