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VI


Je revis Terka une dernière fois. Deux hommes la rapportaient rue du Regard sur une civière. Elle était couverte de sang, le visage noirci, les membres mutilés. Tout son pauvre corps n’était plus qu’une masse informe ; seuls, ses grands yeux vivaient encore, effroyablement dilatés par l’angoisse et la souffrance.

Elle venait mourir dans son petit atelier, près du seul homme qu’elle eût aimé.

Son histoire était simple et terrible. Comment ne l’avais-je pas deviné plus tôt ? Je ne saurais le dire. Mon aveuglement me semble maintenant incompréhensible, je me reproche comme un crime cette mort lamentable qu’il m’eût été peut-être facile d’empêcher.

Terka était pure, digne de mon amour. Que ne lui avais-je offert mon nom, pour la sauver des