Page:Vaudere - L anarchiste.pdf/227

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
220
UNE VENGEANCE

— Qui donc, alors ?

— Grâce ! Vous ne me ferez pas de mal ?… Aurez-vous pitié, si je dis tout ?

— Parle, d’abord, nous verrons ensuite.

— Eh bien, c’est son mari qui l’a étranglée, dans le bois.

— Et tu l’assistais, sans doute ?

— Oh ! non, je revins tout de suite au château.

— Vile canaille ! murmurai-je, en frappant du pied celte larve humaine nuisible et hideuse. Il t’a donc donné beaucoup d’argent pour cela ?

— Hélas ! comment, autrement, aurais-je pu trahir un si bon maître ?

— Mais Bérénice ne sortait jamais ; par quelle fatalité est-elle tombée au pouvoir de cet homme ?…

— Il a joué de ruse. Depuis longtemps il errait dans le pays, n’attendant qu’une occasion. Je ne sais comment, à force de recherches, il était arrivé à découvrir la retraite de mes maîtres ; mais, un jour, je le vis dans le parc. Il m’était, alors, complètement inconnu, et je me préparais à annoncer sa visite au château, quand il me fit signe de venir lui parler. Je le suivis avec méfiance dans un endroit écarté.

— « Mon ami, me dit-il, il y a cinq louis pour toi, si tu remets cette lettre à madame Bérénice,