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RÉINCARNATION

dividualité, son énergie, sa vie, était projeté au dehors : ce quelque chose qui, quoique infiniment dilué, n’en avait pas moins son entité propre ; c’est à dire, suivant l’expression des occultistes de l’Inde le corps astral, qui est au corps ce que la vapeur est à la machine qu’elle remplit, ce que l’électricité est à l’appareil qu’elle fait agir.

La jeune femme, maîtresse jusque-là de son enveloppe charnelle, ne l’était déjà plus de son corps astral — que les Hindous appellent aussi Linga Sharira.

Mais, ce corps astral qui reçoit sa forme de l’enveloppe humaine, ne peut il à son tour, se métamorphoser et communiquer à cette enveloppe une apparence différente ?… Ne peut-il y avoir substitution de matière ?

Ghislain qui tenait en sa main la vie de Bérengère, ne pouvait-il employer sa force à un châtiment plus complet que la mort qui détruit et ne répare pas ?… N’était-il pas le maître du terrible secret de la vie et de la mort, n’avait-il pas la puissance des adeptes qui se cachent dans les solitudes de l’Himalaya ?… Tout ne se transforme-t-il pas, après le dernier soupir ? Il ne faisait que hâter cette transformation en la dirigeant à son gré, comme les adeptes qui ont le pouvoir de faire passer la matière à travers la matière. Tout ce qui existe n’est qu’un agrégat