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II

Mademoiselle de Luzac avait complètement métamorphosé le salon de son aïeule. Il y régnait un sans-façon, une animation qui eussent bien étonné la bonne dame quelques années auparavant. Maintenant, impotente et passive, elle était aussi incapable d’une louange que d’un blâme, et se laissait docilement rouler dans sa chambre, lorsque l’heure réglementaire avait sonné.

Hommes et femmes, groupés deux à deux, causaient dans les coins. Les conversations, les causeries tendres, légères ou ironiques voltigeaient discrètement ; un murmure d’aparté bourdonnait partout, laissant, parfois, partir une expression plus vive, un mot drôle que soulignaient des rires.

Il n’y avait là plus rien du monde correct et