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II

Tout le ciel était voilé de nuages Mais, peu à peu, les vapeurs pâlirent, s’amincirent, semblèrent se fondre. On sentait que le soleil les brûlait, les buvait de toute son ardeur et qu’elles allaient s’anéantir sous l’énorme force de lumière. L’air était rafraîchi par la nuit ; un frisson de brise caressait la mer, faisait frémir, en les chatouillant, ses flots bleus striés de clartés.

Le yacht entra dans le port de Savone. Un groupe de cheminées d’usine et de fonderies qu’alimentent, chaque jour, quatre ou cinq grands vapeurs chargés de charbon, projetaient dans le ciel, par leurs bouches géantes, des vomissements tortueux de fumée noire. Georges et Camille regardaient, ravis, la petite ville italienne pleine de marchands agités,