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REPRISE DES ÉTUDES


Nouvelle-Guinée, à Port- Léon, à Mohou et Inawi. »

La piété du Frère le portait à répandre ces pratiques parmi ses amis. Dès qu’il en avait gagné un, il lui remettait la formule qu’il avait pris la peine de copier à l’avance, afin, sans doute, de ne laisser aucun retard à l’exécution. Le contractant n’avait plus qu’à se faire une piqûre et à signer de son sang.

Avec le frère Mayer, dont le nom s’est trouvé déjà deux ou trois fois sous notre plume, le frère Verjus fit un pacte spécial.


Georges Mayer était un enfant presque angélique. Né à Baume-les-Dames, au diocèse de Besançon, merveilleusement docile aux leçons d’une pieuse mère, élève distingué de l’école des Frères, il attendit pendant seize années le secours providentiel qui devait lui ouvrir les portes du sanctuaire. Ce secours fut la Petite-Œuvre. Georges y entra en 1875. Nous l’avons entrevu dans ces pages, à l’infirmerie où il partageait le dévouement du frère Verjus ; en promenade, où il partageait ses lectures, en attendant l’heure où tous les deux s’en iraient dans les Missions lointaines. Le 21 novembre 1877, il faisait ses premiers vœux. Huit mois plus tard, il tombait malade. La maladie, cependant, n’inspirait d’inquiétudes sérieuses à personne. Lui seul disait qu’il allait mourir. Le mal, en effet, s’aggrava. On adressa d’instantes prières à Notre-Dame du Sacré-Cœur. Un instant, on put se croire exaucé. Le 15 août, au matin de la grande fête de Marie, un mieux soudain se déclare. « Le pieux malade peut se lever. Il revêt sa chère grande soutane qui avait longtemps appartenu au P. Vandel et qu’il conserve comme une relique. Il se sent guéri, et, pour la première fois, cesse de croire à sa mort… Et nous aussi, racontent les témoins, nous triomphons[1]… »

  1. Annales belges de Notre-Dame du Sacré-Cœur, 1er avril 1891. Les morts de la Petite-Œuvre.