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REPRISE DES ÉTUDES


désire aucun genre de mort particulier. Si votre gloire n’y est pas intéressée, je ne veux pas être martyr. C’est le plus grand sacrifice que je puisse faire, ô mon Jésus, vous le savez. Mais, si votre gloire le demande, prenez-moi, faites-moi martyr[1]. » — « Ô mon Dieu, pardon ! Ayez pitié d’un pauvre misérable qui vous doit tout, qui vous a, malgré cela, offensé ; mais qui désire vous aimer, et qui souhaite, comme la plus grande des grâces, souffrir, vivre et mourir pour vous !» — « J’ai fait une bonne méditation. J’ai supplié le Sacré Cœur de m’accepter à son service pour que je puisse lui donner des marques de mon repentir et de mon amour. Je lui ai promis de ne plus déserter et de mourir pour lui. » — « Ô Jésus, souffrir, aimer et mourir ! » — « Il me semble que l’estime des créatures me tourmente de temps en temps. Il faut absolument extirper de mon cœur cette mauvaise racine. » — « … Je me mets en présence de mon Jésus crucifié : mon Dieu, je déclare ne tenir plus à aucune créature, à aucun projet, à aucune affection. Je m’en remets entièrement à vous. Je veux vénérer, aimer, estimer mes supérieurs et tous mes frères, et ne rechercher que votre approbation, ô mon Jésus. Puissé-je avoir à vous prouver par des actes que ma résolution est sincère ! Mais, que dis-je ? Vous voyez mon cœur. Vous savez que je désire vous aimer jusqu’au martyre le plus cruel, et surtout jusqu’au sacrifice de ma volonté et de tout moi-même dans les petites choses. Ô mon Jésus, je désire par là vous préparer pour Noël un lieu de doux repos en mon pauvre cœur. Je le veux, ô mon Dieu, par mon travail assidu, me résignant à n’avoir aucun succès, si cela vous plaît. Je le veux par ma piété et ma vie intérieure. Je vous renouvelle tous mes vœux et tous mes pactes. Recevez-les avec la promesse, autant que je puis la tenir, de faire toujours le plus parfait. » — « Hélas ! que je suis faible ! J’ai encore manqué à ma résolution. Ô mon Sauveur, délivrez-moi ! Je veux être un saint. Ô Marie ! ô Mère ! ô Mère ! ayez pitié de votre

  1. Septembre 1878.