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BARCELONE


mes mortifications, mes efforts n’auront pas d’autre but que de hâter le succès de cette grande œuvre et d’obtenir la grâce d’y être envoyé pour la plus grande gloire du Sacré Cœur de Jésus[1] … »

Trois Pères, dit-on, vont partir et deux Frères. S’il en était ! Quelle joie !

Mais le bruit court qu’il n’en sera pas. « O mon Dieu, quelle épreuve ! Ah ! si je n’avais pas peur de forcer vos desseins !… Mon Dieu, je vous en conjure. Mon Dieu, exaucez-moi[2] !… » Le supérieur de Barcelone et le P. Marie l’encouragent dans ses aspirations. La visite du T. R. Père général est prochaine, on le croit du moins. Le Frère se reprend à l’espoir. « Comme je lui demanderai cette grâce ! Je vais prier Notre-Dame de toucher victorieusement son cœur, et me voilà sauvé[3] … »

Quelques jours après, il écrit encore : « Eh bien, non, je ne suis pas en route pour mes chères Missions. Humainement parlant, j’en suis aussi loin que possible… Peut-être est-ce une raison d’espérer plus fort que jamais… Oui, malgré les hommes, malgré les événements qui semblent contraires, malgré les on dit, malgré moi-même, malgré mes défauts, malgré ma tiédeur, je mets toute ma confiance en Marie, et j’espère que cette bonne Mère ne me fera pas attendre longtemps… Hélas ! Ô Mère, il faut que je sache bien que vous êtes le refuge des pécheurs pour oser vous prier de m’exaucer, alors que je ne sais pas même prier… Soyez aussi le refuge des tièdes et des pauvres têtes. Ô bonne Mère, sauvez-moi ! Conduisez-moi vous-même. Le jour de mon martyre sera le plus beau de ma vie[4] . »

XI

Cependant il se prépare à ses vœux perpétuels.

  1. 13 avril.
  2. 13 avril.
  3. 23 avril.
  4. 6 mai.