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LE SCOLASTICAT

Missions ! Oh ! oui, ce jour comptera dans ma vie. Je le veux noter dans mon livre de prières au nombre de ceux que je veux spécialement sanctifier par l’oraison et l’action de grâces. Merci, mon Jésus, merci de tout cœur[1] !

Le 1er janvier 1883, S. E. le cardinal Siméoni, préfet de la Propagande, est à la maison de la place Navone. Il est venu, au nom du Souverain Pontife, pour bénir la petite Société du Sacré-Cœur et plus particulièrement les Pères qui sont en Mission. En un clin d’œil, on a couvert les murs de grandes cartes océaniennes, dessinées par le frère Verjus. On a chanté dans toutes les langues, même en canaque. On a complimenté Son Eminence. Et voilà que le supérieur demande à faire à haute voix la lecture d’une lettre, qui, de Nouvelle-Bretagne, arrive à Rome par Issoudun. Aux premiers mots de la lettre : « Aimé soit partout le Sacré Cœur de Jésus ! Béridni (Blanche-Baie). Nous sommes enfin arrivés !… », un frémissement de joie indicible saisit tous les cœurs. Plus d’un a des larmes plein les yeux. Le cardinal n’est pas le moins ému : « Mes très chers enfants du Sacré-Cœur, dit-il, il y a bien longtemps que nous cherchions à reprendre les grandes et lointaines Missions de la Mélanésie et de la Micronésie, qui n’ont pas vu de Missionnaires catholiques depuis plus d’un quart de siècle ; et il nous a été bien agréable de voir Notre Très Saint Père le Pape les confier à la Société des Missionnaires du Sacré-Cœur dont nous connaissons le zèle pour la gloire de Dieu. Aussi, nous réjouissons-nous grandement aujourd’hui, avec vous, des premiers succès obtenus ; car c’en est un bien grand pour vos zélés confrères d’avoir pu aborder enfin dans la première île de leurs vicariats après tant de difficultés et tant d’épreuves. Nous avons la conviction qu’une grande moisson d’âmes vous attend là-bas ; et je suis sûr que le Souverain Pontife sera très touché de ces heureuses nouvelles, quand je

  1. 31 juillet.