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Page:Vaudon - Monseigneur Henry Verjus, 1899.djvu/338

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XIV

L’APÔTRE

LE P. NAVARRE EN NOUVELLE-GUINÉE

I


À peine le R. P. Navarre a-t-il touché du pied la Nouvelle-Guinée que le P. Verjus, l’âme débordante, écrit au T. R. Père supérieur général : « Le divin Cœur de Jésus nous accorde grâce sur grâce. Le R. P. Navarre vient d’arriver à Yule… Je ne saurais vous dire avec quelle joie j’ai vu arriver ce vénéré Père et les deux excellents Frères qui l’accompagnent, et enfin le grand bateau définitivement acquis au service de la Mission… Puis, avec tout cela, des lettres, des lettres, et encore des lettres de nos chers Pères de Sydney, d’Europe et d’Amérique, tous si désireux, s’ils le pouvaient, de partager nos travaux ! Ce fut une extase de bonheur comme on ne peut en avoir qu’en Nouvelle-Guinée[1] ! » Quand le R. P. Navarre, les frères Mariano Travaglini et Salvatore Gasbarra se furent un peu reposés, quand ils eurent tout à leur aise admiré le paysage splendide, quand le P. Verjus eut dit ses trois premiers mois d’apostolat, à son tour le supérieur de la Mission raconta leur longue et périlleuse traversée de Thursday à Port-Léon[2]. Le temps avait été mauvais, la mer mauvaise, le capitaine maladroit. Plus d’une fois on s’égara et souvent l’on faillit échouer contre les récifs. Un soir, on aperçut un grand feu sur un rivage. C’était l’île York. Yankee Ned avait reconnu le bateau de M. Mac Nully. Il savait d’ailleurs que les Pères l’avaient acheté. Sans doute il y a quelques Missionnaires à bord. Pendant trois heures,

  1. Lettre au T. R. P. Chevalier, Yule, 5 mai 1886.
  2. Cf. dans les Annales de Notre-Dame du Sacré-Cœur, janvier et février 1887, le Journal de voyage du R. P. Navarre.