Continuons de feuilleter ces notes du noviciat :
« Ce matin, à la méditation, je n’ai pu demander au Sacré Cœur que des souffrances et des croix. Il m’a semblé que ma place était dans les humiliations et les abjections[1] ! » — « Des souffrances ! des souffrances et encore des souffrances ! puis la mort la plus ignominieuse, la plus cachée et la plus cruelle ! Voilà ce que je veux, ce que j’aurai !...
« Lorsque je souffrirai, je serai plus gai, plus doux, plus affable.
« À partir d’aujourd’hui, je veux m’immoler et me dépenser tout entier[2]. » — « J’ai commencé, d’après le conseil de mes frères, une neuvaine au vénéré P. Chanel[3], pour obtenir la grâce d’être un saint Missionnaire et un saint martyr[4] . »
Ces dernières notes sont d’avril. En ce mois, le 26, une nouvelle foudroyante consterna le noviciat. On attendait le P. Vandel pour une profession. Il avait promis sa présence ; il avait même annoncé son arrivée, et l’on apprend sa mort. Il venait d’expirer à Issoudun de la rupture d’une veine au cœur, dans la nuit du 25 au 26. La veille au soir, il était resté plus de trois heures devant la statue de Notre-Dame du Sacré-Cœur, à genoux, immobile, ravi. Le frère Verjus écrit dans son Journal : « Il était pour moi un père. Je ne l’oublierai jamais. » Personne parmi ses enfants ne l’a oublié. Il reste pour eux l’idéal du prêtre ; pour eux aussi, par excellence, il est le Missionnaire du Sacré Cœur.
IV
« Je veux m’immoler et me dépenser tout entier », lisions-nous tout à l’heure dans les notes du Frère. La