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SAINT-GÉRAND-LE-PUY


la sainte Vierge. Plus on aime la sainte Vierge, plus on est pur. Ô ma Mère ! ô ma Mère chérie ! ma chère Mère, pourriez-vous refuser cette grâce à votre enfant ? Non, vous êtes trop bonne. saint Stanislas, je vous en conjure, je vous en supplie, faites que je vous ressemble. »

— « Je repousse tout sentiment qui pourrait me venir de la joie que j’aurais à être pur. Je ne veux être pur que pour être agréable au Sacré Cœur, pour être sa victime. »

— « Oh ! oui, il faut absolument que j’arrive à être pur comme un ange. Je repousse de toutes mes forces tout sentiment de satisfaction personnelle. Je veux être pur, mais pour mon Jésus, pour lui plaire, et afin de mieux le connaître pour le mieux aimer. » — « Saint Stanislas m’enflamme d’amour pour la sainte vertu. Oh ! qu’il est bon, le Sacré Cœur de mon Jésus qui a donné au monde un si beau saint ! Oh ! que je suis heureux ! Mon bonheur est inconcevable. Jamais ! non, jamais, je n’en avais goûté un si pur ! »

On le voit, il est heureux. Il manque quelque chose à son bonheur pourtant, puisqu’il n’a pas encore, il le dit du moins, la science intégrale de l’amour :

« Oh ! que je serai heureux, quand je saurai aimer ! Amour ! Ce seul mot m’émeut ; mais il me semble que je ne le comprends pas encore bien. Il me semble qu’on ne peut le comprendre ici-bas. mon Jésus, ô ma Mère, je le sais, je suis indigne de vous aimer ; mais, je vous en supplie, ne me défendez pas de vous aimer. Ayez pitié de moi. Mettez en mon cœur un si ardent amour que je ne puisse aimer personne autre que vous !… »

La retraite est finie. Il reste au Frère à condenser en quelques brèves formules et à réduire en pratique, outre les réflexions que lui a suggérées l’Esprit de Dieu, les résolutions qui feront de toute sa vie une vie de pureté, d’humilité, de sacrifice, d’union à Notre-Seigneur, une vie d’amour.

Pour la glorification de l’humble novice et la haute édi-