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APRÈS LE NOVICIAT


l’Évêque-Missionnaire, fidèle aux dévotions de sa jeunesse cléricale, demandera à la librairie de la Propagande la messe et l’office du cher saint Tharcisius, pour les emporter en Nouvelle-Guinée.

Encore bien que nous devancions un peu les dates, c’est maintenant le lieu de dire un mot des amitiés du frère Verjus. Si nous effacions ce trait de la pure physionomie du jeune profès, la ressemblance ne serait pas complète. De plus, nous craindrions de faire un larcin à la grâce divine : les amitiés du Frère la glorifient.

Assurément, et au pied de la lettre, le bon religieux s’était fait tout à tous. Point d’inégalité dans son affectueux dévouement, et d’exception moins encore : « Je veux aimer tous mes frères, tous et chacun en particulier, plus que moi-même, plus que ma vie, plus que mon temps, plus que mon honneur, et Jésus par-dessus tous, plus qu’eux tous, et eux tous à cause de Lui[1] ! »

Une autre fois, après un commentaire que venait de faire le Père directeur de la Petite-Œuvre du passage de nos Constitutions qui traite de l’affection mutuelle, le Frère écrit : « Je me suis senti enflammé d’un amour presque sans bornes pour tous mes Pères et Frères. Il me semble que, sans hésiter une seconde, je leur sacrifierais de grand cœur tout ce que j’ai de plus cher. Oh ! oui, je les aime bien, tous et chacun en particulier. Je sens toute l’affection que leur porte le Cœur de Jésus… Je ne veux jamais leur faire la moindre peine… Je veux leur faire plaisir toujours… Le Sacré Cœur m’a fait la grâce de bien comprendre que je suis ici par un miracle de sa bonté. J’aurais dû être chassé cent fois. Et on me souffre, on me supporte, on a soin de moi, on prie pour moi, on me respecte ! mon Dieu, quand je n’aurais pas d’autre preuve de la vertu de mes frères, celle-là me suffirait[2] . »

  1. 2 février et 5 avril 1880.
  2. 6 mai 1880.