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Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/156

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— 1813 —

vocablement rompu et les hostilités reprises dès le lendemain.

Obligé de se prononcer, Napoléon flotta durant deux jours entre les résolutions les plus opposées : ce fut seulement le 10, assez tard, qu’il chargea le général autrichien comte de Bubna, alors en mission à Dresde, de porter enfin sa réponse à l’empereur François II. Il consentait, 1° à l’abandon des provinces Illyriennes, Trieste comprise, la frontière entre ces provinces et le royaume d’Italie devant être formée par l’Isonzo ; 2° à l’abandon du grand-duché de Varsovie au profit des trois puissances ; 3° à la renonciation de ses titres de protecteur de la confédération du Rhin et de médiateur de la confédération suisse. Mais il ne s’expliquait qu’en termes vagues sur la reconstitution de la Prusse, et ne disait rien de la garantie réciproque demandée pour l’intégrité territoriale de chaque puissance. Quant à la Hollande et aux villes anséatiques, Napoléon s’engageait à ne retenir ces possessions que jusqu’à la paix, et comme moyen de compensation pour obtenir de l’Angleterre la restitution des colonies qu’elle nous avait enlevées.

Ces concessions ne donnaient pleine satisfaction qu’à l’Autriche. C’était cette puissance, à la vérité, que Napoléon désirait surtout flatter et retenir. Sa confiance fut trompée. L’instant fatal fixé pour la rupture du congrès était sonné depuis plusieurs heures quand arriva M. de Bubna : un geste, un mot de l’Autriche pouvaient renouer la négociation ; mais on venait d’apprendre, au quartier général allié, la perte de la bataille de Vittoria, par Joseph, et l’évacuation de l’Espagne par la plus grande partie de nos forces ; l’Autriche, sous l’impression de ces nouvelles, s’était décidée à signer un traité de subsides avec l’Angleterre, et un traité de coalition avec les autres puissances ; ses armements, d’ailleurs, étaient terminés ; elle demeura immobile et muette : et la guerre, aux termes de l’armistice, dut immédiatement recommencer.

Les alliés étaient-ils de bonne foi ? Napoléon, de son côté,