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Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/170

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— 1813 —

de l’armée, avait deux causes : d’abord, l’ardeur de Vandamme, qui, marchant avec de simples têtes de colonne sans que son corps fût réuni, refusa de se replier à temps et négligea de se maintenir en constante communication avec les généraux chargés de le soutenir ; en second lieu, la lenteur de Gouvion-Saint-Cyr. Ce maréchal, dans la journée du 29, s’était arrêté à Reinardsgrimma après avoir fait une lieue et demie ; le lendemain 30, à cinq heures du soir, il s’était avancé de trois lieues. Murat ne se montra pas plus actif. On a blamé Napoléon de la brièveté de son séjour à Pirna et de son retour précipité à Dresde : sans doute, l’Empereur, s’il était resté à Pirna, aurait imprimé à la poursuite de ses lieutenants l’énergie qu’elle n’eut pas ; mais leurs corps étaient alors en mouvement, et il ne devait pas supposer qu’une fois éloigné d’eux ils ralentiraient leur marche. D’un autre côté, des désastres, qu’il ne pouvait prévoir, l’obligeaient de rentrer à Dresde ; car il n’y avait plus qu’hésitation, mollesse ou fatigue partout où il n’était pas ; la fortune commençait à s’éloigner de lui ; il l’avait lassée.

Macdonald, chargé de poursuivre Blücher, mais bientôt attaqué, puis battu par le général prussien, venait d’être chassé de la Silésie et poursuivi lui-même au delà de la Neiss, après avoir abandonné aux mains de l’ennemi, sur la Katzbach et ses affluents, 16 à 17,000 hommes et plus de 80 pièces de canon. « La division Puthod n’existe plus, disait ce maréchal dans un rapport daté du 27 août, le jour même de la victoire de Dresde ; je me reploierai successivement sur la Neiss, sur la Sprée et sur l’Elbe. Il ne m’a pas encore été possible de connaître l’état de nos pertes et le nombre de combattants qui nous restent. »

Oudinot, dans son mouvement sur Berlin, n’avait pas été plus heureux. Battu, quatre jours auparavant, le 23 août, à Gross-Beeren, Oudinot, soldat intrépide, mais général d’avant-garde plutôt que chef d’armée, dut céder bientôt son commandement au maréchal Ney, que Napoléon chargea de continuer