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Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/172

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— 1813 —

Maître de cette capitale, il y établira son quartier général, il en fera la base de nouvelles opérations dont le champ, reporté ainsi à plus de quarante lieues au nord de sa ligne actuelle, placera le théâtre de la guerre entre l’Elbe et l’Oder, fleuves dont il domine le cours et les principaux passages par une double ligne de places fortes pourvues de garnisons nombreuses et de magasins amplement fournis : Torgau, Wittemberg, Magdebourg et Hambourg, sur l’Elbe ; Glogau, Custrin et Stettin, sur l’Oder. Napoléon n’ignore pas les efforts des souverains coalisés pour détacher de la France les puissances secondaires placées entre l’Elbe et le Rhin ; le roi de Bavière les lui a fait connaître, en ajoutant qu’il a personnellement repoussé toutes les ouvertures des Alliés, même leurs menaces, mais qu’il n’ose répondre de pouvoir longtemps maîtriser les passions qui entraînent son peuple et son armée à vouloir se soulever contre la puissance française. Toutefois. il suffit que la Bavière reste encore fidèle pendant quelques semaines, pour que l’occupation de Berlin et de nouveaux succès maintiennent ce royaume dans notre alliance. Réunissant aussitôt toutes ses troupes et laissant au maréchal Saint-Cyr le soin de défendre encore une fois Dresde, où restent les malades et les blessés, Napoléon descend la rive gauche de l’Elbe dans le but de donner le change à l’ennemi. Arrivé à quelques lieues au delà de Torgau, à Düben, il se dirige vers Wittemberg pour y passer l’Elbe et marcher directement sur Berlin. Déjà plusieurs divisions de l’armée avaient atteint Wittemberg et détruit les ponts de l’ennemi, à Dessau, lorsqu’une lettre du roi de Wurtemberg annonce à l’Empereur que la Bavière vient de changer subitement de parti, et que, sans déclaration de guerre contre la France, l’armée bavaroise, cantonnée sur les bords de l’Inn, s’est réunie à l’armée autrichienne et ne forme plus qu’un seul camp avec celle-ci ; que ces deux armées, fortes ensemble de 80,000 hommes, placés sous le commandement du général bavarois de Wrède, marchent sur le Rhin ; que lui-même n’a