Aller au contenu

Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/261

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
256
— 1814 —

conduisait et par les garnisons des places de l’Est, menaçait de jeter en quelques jours, sur les derrières et sur les flancs de l’ennemi, plus d’un demi-million d’hommes armés. Les Alliés, dans cette position, pouvaient difficilement s’aventurer sur Paris ; ils étaient forcés, soit d’aller chercher en Belgique une nouvelle base d’opérations, soit de se retourner contre Napoléon pour rétablir leurs communications avec le Rhin. La retraite en Belgique délivrait la plus grande partie du territoire ; un retour offensif sur la Meuse trouvait l’Empereur plus fort de toutes les ressources nouvelles que ses décrets de levée en masse devaient lui donner. Voila les projets qui occupaient la pensée de Napoléon trois jours après la bataille d’Arcis, lorsque, ayant traversé la Marne à une demi-lieue au-dessus de Vitry-le-Français, au gué de Frignicourt, il entrait le 23 mars à Saint-Dizier. C’était sous les murs de cette ville, le 27 janvier précédent, qu’avait eu lieu le premier engagement de la campagne ; c’était également là qu’elle devait finir.

Une des premières visites que reçut l’Empereur à son nouveau quartier général fut celle du duc de Vicence.

Nous avons dit que la conférence militaire de Lusigny avait suspendu les lents et stériles protocoles de Châtillon ; ouverte le 25 février, cette conférence compta deux séances à peine ; les généraux alliés, frappés d’impuissance dès le premier jour, par la proposition du général de Flahaut, avaient été obligés de demander de nouvelles instructions. Ces instructions n’arrivèrent pas. Les progrès de Blücher sur la Marne, la marche de Napoléon sur la Ferté-sous-Jouarre et Fismes, le retour offensif de Schwartzenberg lui-même sur Paris, emportèrent la négociation. Les négociateurs se retirèrent devant cette lutte qui se poursuivait plus générale, plus active que jamais, et, le 8 mars, le général de Flahaut avait rejoint l’Empereur entre Craonne et Laon.

Ce projet d’armistice produisit cependant un résultat important.