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Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/271

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— 1814 —

pes. On ne compte pas moins de 65 lieues entre Saint-Dizier et Paris, par les détours de la route que devait suivre l’armée. Parties le 28 au matin, les troupes vinrent coucher le soir à Doulevant. Le lendemain, de bonne heure, elles se remirent en marche. Parvenu à Doulencourt, première halte de cette journée, l’Empereur dépêcha un de ses aides de camp, le général Dejean, à Joseph, pour lui annoncer son retour et lui enjoindre de tenir jusqu’à son arrivée. L’armée, continuant sa route, passa la nuit du 29 à Troyes. Le 30, de grand matin, l’Empereur quitta cette ville, marcha militairement jusqu’à Villeneuve-sur-Vannes, et là, certain que la route était parfaitement libre, il se jeta dans une carriole d’osier et arriva à Sens, ou il apprit, en changeant de chevaux, le départ de l’Impératrice et du roi de Rome pour Blois. On ne savait rien au delà. L’impatience de Napoléon en devint plus vive ; il pressait les postillons ; les roues de sa carriole brûlaient le pavé ; il traversa successivement et sans s’arrêter Pont-sur-Yonne, Fossard, Moret, Fontainebleau, et le soir, à dix heures, il arriva enfin à cinq lieues de Paris, à Fromenteau, après avoir fait plus de quarante lieues dans cette seule journée. Encore une heure, et il était aux Tuileries. Des groupes de soldats accablés de fatigue, quelques officiers abattus stationnaient devant la maison de poste. Napoléon les interroge. Le général Belliard lui annonce qu’ils battent en retraite. Il était trop tard ! Paris, attaqué le matin, venait de se rendre !