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Que chacune de vous me montre sa cachette ;
Permettez que les huis de Cirrhe ie crochette,
Que ie monte en Parnasse ouurant vos cabinets,
Que ie cueille les fleurs des féconds iardinets
De Pimple et de Permesse : et que l’eau de Pirene
Ruisselle dans mes vers sur la francoise arène.
Apollon, pren pour moy ton Luth harmonieux,
Etoufe d’vn son doux le bruit calomnieux
De ceux qui blâmeront cette mode enseignante
Pour ne sentir assez sa façon élégante.
Et vous, ô mon grand Roy, soyez le deffendeur
De l’ouurage, duquel vous estes commandeur.
Comme Dieu, grand ouurier, fist de rien toute chose.
Son œuure aussi de peu le Poète compose :
Mais quand vn homme va pour vn plaisant soûlas,
Dans quelque beau iardin, dressé par entrelas
D’aires, de pourmenoirs et de longues allées.
Partis diuersement en sentes egallees ;
S’il marche dédaigneux par dessus les plançons
Des aires, compartis en diuerses façons,
El qu’il rompe en passant les bordures tondues.
Et d’vn gentil dedal les hayetles fendues.
Au lieu d’aller ioyeux par les petits sentiers,
Diuisant le parterre en ses diuers quartiers,
Le iardinier fasché de voir les pieds superbes
De ce hautain gaster son iardin et ses herbes.
De mots iniurieux à luy s’adressera,