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Page:Vauquelin - L’Art poétique, éd. Genty, 1862.djvu/42

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De mesme la Nature aux Arts a son recours,
Pour auoir vn souslien, pour auoir vn secours,
Qui ferme rend sa peine en plaisir égayée
De se voir par les fleurs de science étayee.
C’est pourquoy quand on fait, par vn prix droicturier,
La couronne aux sçauans de verdoyant laurier,
(Signe que la verdeur d’immortelle durée
Aura contre le temps vne force asseuree)
On y met du lierre ensemble entrelassé.
Pour montrer que sans l’Art l’esprit est tost lassé :
Ainsi representoit l’Egiptienne écolle
Le Poëte parfait, par ce gentil symbolle.
Comme vn autre disoit, que de laict doucereux.
Pour montrer la Nature, et de miel sauoureux
Peur marquer l’artifice, on debueroit repaistre
Celuy qui veut aux vers se faire appeler maistre.
Personne ne pouuant sans leur conionclion
lamais toucher au but de la perfection.
C’est vn Art d’imiter, vn Art de contrefaire
j Que toute Poésie, ainsi que de pourtraire,
’Et l’imitation est naturelle en nous :
Vn autre contrefaire il est facile à tous ;
Et nous plaist en peinture vne chose hideuse,
Qui seroit à la voir en essence fâcheuse.
Comme il fait plus beau voir vn singe bien pourtrail,
Vn dragon écaillé proprement contrefait,
Vn visage hideux de quelque laid Thersite,