Page:Vautier, Frandin - En Corée, 1905.pdf/21

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
18
EN CORÉE

Ces chevaux coréens ont un caractère déplorable. Ils se haïssent entre eux et se le prouvent par des ruades, morsures et autres aménités.

Leur instinct pervers a suscité aux indigènes une idée géniale : afin d’éviter entre ces quadrupèdes un contact si funeste, on les isole pendant la nuit en leur passant autour du corps des sous-ventrières, au moyen desquelles on les hisse assez haut pour qu’ils ne puissent plus toucher terre, — comme on fait d’ailleurs sur les navires où l’on transporte de la cavalerie, pour éviter que le roulis et le tangage ne fassent perdre l’équilibre à ces animaux.

L’ahurissement qui résulte chez le cheval de cette position au moins incommode, le condamne à l’immobilité.

Le cahotement causé par le mauvais état des chemins rend le voyage en chaise absolument insupportable. D’ailleurs, fait à ces climats, habitué aux ardeurs du soleil, je préfère cheminer en piéton, estimant que c’est là l’unique manière de voir et de comprendre.

La nature coréenne, qui plonge en un passé parfois impénétrable, semble s’offrir à l’avenir. Elle ne veut pas s’isoler ; bien au contraire.

Elle aspire à la fécondation. Ses solitudes l’ennuient ;