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EN CORÉE

puis une voûte, puis une cour, puis d’autres voûtes, dédale étrange au bout duquel je rencontre un ruisseau noir, boueux, stagnant, infect. Toutes les immondices, sans exception, se déversent là, empuantant tout aux environs, foyer pestilentiel autour duquel, dans lequel même, grouille une population aussi indifférente que malpropre.

Un quart d’heure de marche à travers des ruelles infâmes, et, devant moi, s’ouvre enfin une voie large, aérée, bien entretenue, qui mène à la légation de France. Cette rue est l’œuvre du résident, qui a tout assaini autour de lui, rêvant de constructions encore à élever, mais dont la réalisation fera de ce quartier, sans doute, le plus beau de Séoul.

De la légation, sise sur la hauteur, je découvre la campagne aride au nord, dénudée, ensablée et tachée de touffes épaisses, d’un rouge ardent.

Et je crois alors revoir les côtes des Somalis et de l’île Socotora.

Si l’aspect du septentrion me semble lamentable, en retournant vers le sud je ne puis qu’admirer. À perte de vue s’étendent des forêts aux arbres séculaires, pins de plus de quatre-vingts mètres de hauteur, piquant le ciel de leurs cimes droites et hardies