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EN CORÉE

et semblant répandre, malgré la distance, sur la plaine séchée, l’ombre bienfaisante de leurs vertes masses. Ce jardin de la Corée est réserve royale. Nul n’a le droit d’y couper une branche, même d’y ramasser un fruit. Ce jour-là, je déjeune à l’européenne. Depuis combien de temps pareille aubaine ne m’était-elle advenue ? Quoi qu’il en soit, je profite bravement de l’aubaine qui m’est offerte.

La gaieté du résident, son solide appétit, entraînent ses convives. La chère est exquise, les vins authentiques, et les heures s’écoulent en un enchantement. Souvenirs évoqués, amis communs que, soudainement, l’on se connaît et dont les noms cimentent une amitié.

Cependant les Coréens nationaux et ceux qu’un long séjour dans le pays a, peu à peu, acclimatés aux mœurs indigènes, sont d’une extrême nonchalance.

Je laisse donc mes hôtes aux douceurs de la sieste, et je commence mes excursions à travers Séoul.