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EN CORÉE

fraies, milans ou aigles, viennent chercher une hideuse nourriture.

Ils fuient à mon approche, et surtout sous le bâton de mes deux guides ; puis s’engouffrent dans leurs repaires avec de sinistres bruits d’ailes.

Sous cette porte d’Enfer, on dépose tous les enfants morts de la petite vérole, ainsi que les restes des criminels. Les corps des enfants sont attachés sur des planchettes que l’on glisse entre les interstices ménagés à cette intention dans les murailles.

Un cadavre remplace l’ancien, dont le squelette tombe au charnier.

On jette les criminels au tas indifféremment, à moins pourtant — fait rare — que les proches ne réclament le corps.

La plupart des suppliciés sont étranglés de la façon suivante, qui rappelle d’ailleurs le garrot espagnol :

On a fait un trou dans la muraille, d’un côté de laquelle se trouve le bourreau, de l’autre le condamné. L’un et l’autre ne doivent pas se voir. On passe dans le trou une corde que l’on noue autour du cou du patient, à qui l’on a, préalablement, lié les pieds et les mains. Le bourreau, alors, met en mouvement une sorte de tourniquet de bois auquel