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EN CORÉE

se fera subite, dès que le carcan de l’esclavage n’entravera plus le mouvement d’avancement naturel à l’homme libre.

Des chanteurs, des mendiants, des marchands ambulants de toutes sortes, sillonnent les rues de Séoul.

Les marchands portent sur leur dos des amoncellements de petites marmites faites de boue sèche, semblables aux toitures de leurs cases, qu’ils retiennent savamment entre elles et qu’ils maintiennent par un prodige d’équilibre, au moyen de lanières en paille de riz tressée. Quelques-unes de ces marmites contiennent de l’eau ou des boissons fermentées ; d’autres, des boules de riz et, dans les jours de liesse, des morceaux de chien rôti ou bouilli. D’autres encore, et celles-ci l’annoncent de loin, des pâtés de poisson absolument pourri.

Cette nourriture infâme, que j’ai retrouvée au Tonkin, est recherchée non seulement par le peuple, mais encore par la haute société coréenne !…