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EN CORÉE

d’araignée que, dans leur langage emphatique et imagé, les Orientaux dénomment « air tissé, eau courante ou rosée du soir ».

Par-dessus ces gazes multicolores, le roi porte une première robe faite de foukousas japonais, sur laquelle s’en drape une seconde de satin couleur sang de bœuf. Celle-ci est brodée, au col, sur la poitrine et les coins du bas, de dragons d’or aux tons verts d’une splendeur inouïe. Telle est, du moins, la tenue de réception, car, dans la vie intime, Sa Majesté affecte des goûts et un costume fort simples.

La coiffure royale se compose d’un chapeau en forme de cloche incrusté de pierreries et orné de l’immanquable dragon d’or. La chaussure est une sorte de botte en satin entourant la jambe, et cousue à des semelles de deux pouces d’épaisseur, à bouts recourbés jusqu’au cou-de-pied. On dirait presque de petits bateaux.

Le roi me regarde longtemps dans un profond silence, duquel, grâce à l’examen que je viens de faire, je me suis à peine aperçu.