Page:Vauvenargues - Œuvres posthumes éd. Gilbert.djvu/164

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148 CORRESPONDANCE. ramener. Tu u’en es pas plus A plaindre, mon cher Saint- Vincens; je vais iinir ici ma lettre. - Je n’ai regu ta lettre que depuis trois jours; elle était allée A CbAlons, ou je t’avais prié de Yadresser; c’est de lA qu’on me l’a renvoyée A Reims, ou la cour a mis trois ba- taillons du régiment, contre ce que j’avAis prévu. Nous y demeurerons jusqu’A la tin d’aout, et nous serons dans Ver- dun aux premiers jours de septembre; mais, comme ce que je te dis n’est pas absolument certain, ne manque pas, lors· que tu m’écriras, de mettre en garnison it Reims ou A Vcrdun . sur le dessus de ta lettre. M. — LE MEME A MIR ABEAU. A Reims, le 29 sont U39. Je vous avais donné une fausse Adresse, mon cher Mira- beau : le bataillon dont je fais partie est A Reims, et votre lettre a été A ChAlons; on m’avait trompé le premier; nous n’étions pas destinés A étre ici, et je n’avais pas pu prévoir que l’on changerait tous nos arrangements. ll y a pres de quiuze jours, cependant, que j’ai recu votre lettre, mais il ne m’a pas été possible d’y répondre. J’ai pris le gout de la lecture, comme une passion, en arrivant A Reims, et, an bout de cinq ou six jours, mes yeux, que je n’avais pas consultés, s’en sont trouvés si mal, qu’il m’a fallu rentrer dans mon oisiveté, et je ne puis ni lire, ni écrire. Je veux suivre vos conseils, et remplir doré- navant le vide de mes jours du soin de former mon esprit; et, pour exécuter cette résolution, °j’ai pris deux hommes pour me faire la lecture, un le matin, et_ un autre le soir. lls défigurent ce qu’ils lisent; je leur donnai, l’autre jour, les Oraisons funébres de Bossuet, dont l’éloquence est divine. et ils coupaient, par le milieu, les plus belles périodes; je I