Page:Vauvenargues - Œuvres posthumes éd. Gilbert.djvu/22

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6 DIALOGUES. _ conseil timide? Un grand roi ne craint point ses sujets, et n’eu doit rieu craindrc ‘. . _ rrmsnom. - J’ai suivi en cela mon temperament, qui ,m’a peut-étre poussé un peu au—dela de la vérité. J’étais né modéré et. sincere; je n’aimais point les hommes ambitieux et artifi- cieux : j’ai dit qu’il y avait des occasions oi1l’on devait s’en servir, mais qu’il fallait tacher, peu a peu, de les rendre inutiles. » · nossusw. Vous vous étes laissé emporter a l’esprit systématique. Parce que la. moderation, la simplicité, la droiture, la vérité, vous étaient chéres, vous ns vous étes pas contenté de re- 1everl’avantage de ces vertus, vous avez voulu decrier les vices contraires. C’est ce meme esprit qui vous a fait reje- _ ’ ter si sévérement le luxe : vous avez exagéré ses inconvé- " uients, et vous n’avez point prévu ceux qui pourraient se rencontrer dans la réforme et dans les regles étroites que vous proposiezf. . ~ ~ rsusnom. . Je suis tombé dans une autre erreur, dont vous ne parlez pas: je n’ai tacbé qu’a inspirer de Yhumanité aux bommes · dans mes écrits; mais, par la rigidité des maximes que je leur ai données, je me suis éoarté moi-meme de cette hu- manité que je leur enseignais. J’ai trop voulu que les prin- ces coutraignissent les hommes a vivre dans la régle, et j’ai condamné trop sévérement les vices *. lmposer aux - hommes un tel joug, et réprimerleurs faiblesses par des lois sévéres, dans le meme temps qu’on leur recommande le support et la charité, c’est, en quelquesorte, se contre- dire; c’est manquer a l’bumanité qu’on veut établir. - ¤ Voir la Maxine 368*, ou la. meme penséeest exprimée presque on memes termes. -—— G. . ¤ Voyez, dans ce volume, le 3* Fragment (Sur le luxe). -G. ` Voir le lr2• Cnractére (Clodiuo). — G.