SÉNÉCION.
De gens de mérite, je n’en connaissais point. Il y avait quelques hommes obscurs, A Rome, qui se piquaient de vertu`; mais “c’étaient des imbéciles, que l’on ne voyait point cu bonne compaguie, et qui rfétaient bons A rien. _
CATILINA.
Mais il y avait aussi des gens d’esprit ; et sans doute vous...
SÉNÉCION.
Oui, il y avait, à la cour, quelques jeunes gens qui avaient de l`imagination, qui étaient plaisants, singuliers, et de tres-bonne compagnie; je passais ma vie avec eux.
CATILINA.
Quoi ! il n’y avait de gens d’esprit que dans ce petit cercle d’hommes qui composaient la cour de l’empereur ?
SÉNÉCION.
Je connaissais aussi quelques pédants, des poetes, des philosophes, des gens A talent, en tout genre; mais je tenais ces especes dans la subordination : je m’cn amusais quelquefois, et les congédiais ensuite, sans me familiariser avec eux.
CATILINA.
On m’avait dit que vous-méme faisiez des vers ; que vous déclamiez ; que vous vous piquiez d’etre philosophe.
SÉNÉCION.
Je m’amusais de tous ces talents qui étaient en moi ; mais je m°appliquais à des choses plus utiles et plus raisonnables.
CATILINA.
Et quelles étaient donc ces choses raisonnables ?
SÉNÉCION.
Oh ! vous en voulez trop savoir. Voudriez-vous que j’eusse