Aller au contenu

Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/106

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

un caractere tout particulier ; & celui qui entre le plus dans le nôtre, nous le préférons. C’est donc le caractere qui nous détermine quelquefois ; c’est donc l’ame que nous cherchons on ne peut me nier cela. Donc tout ce qui s’offre à nos sens ne nous plaît alors que comme une image de ce qui se cache à leur vue ; donc nous n’aimons alors les qualités sensibles que comme les organes de notre plaisir, & avec subordination aux qualités insensibles dont elles sont l’expression ; donc il est au moins vrai que l’ame est ce qui nous touche le plus. Or ce n’est pas aux sens que l’ame est agréable, mais à l’esprit ; ainsi l’intérêt de l’esprit devient l’intérêt principal, & si celui des sens lui était opposé, nous le lui sacrifierions. On n’a donc qu’à nous persuader qu’il lui est vraiment opposé, qu’il est une tache pour