Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/115

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notre vuide ; la paresse naît d’impuissance ; la langueur est un témoignage de notre foiblesse, & la tristesse, de notre misère.

L’espérance est le sentiment d’un bien prochain, & la reconnaissance, celui d’un bienfait.

Le regret consiste dans le sentiment de quelque perte ; le repentir, dans celui d’une faute ; le remords, dans celui d’un crime & la crainte du châtiment.

La timidité peut être la crainte du blame, la honte en est la conviction.

La raillerie naît d’un mépris content. La surprise est un ébranlement soudain à la vue d’une nouveauté.

L’étonnement est une surprise longue & accablante ; l’admiration, une surprise pleine de respect.

La plûpart de ces sentiments ne sont pas trop composés, & n’affectent pas aussi durablement notre