Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/131

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

l’inhumanité, qu’elle est plus aimable, plus utile, & par conséquent plus estimable ; & cependant... ô foiblesse de l’esprit humain ! il n’y a point de contradiction dont les hommes ne soient capables, dès qu’ils veulent approfondir.

N’est-ce pas le comble de l’extravagance, qu’on puisse réduire en question si le courage vaut mieux que la peur ? On convient qu’il nous donne sur les hommes & sur nous-mêmes un empire naturel. On ne nie pas non plus que la puissance enferme une idée de grandeur, & qu’elle soit utile. On sait encore que la peur est un témoignage de foiblesse ; & on convient que la foiblesse est très-nuisible, qu’elle jette les hommes dans la dépendance, & qu’elle prouve ainsi leur petitesse. Comment peut-il donc se trouver des esprits assez déréglés pour mettre