Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/161

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remarquent cet aveuglement ; & entrant là-deffus en défiance des plus grands principes, concluent que tout eu opinion, mais ils montrent à leur tour par-là les limites de leur efprit. L’être & la vérité n’étant de leur aveu qu’une même chofe fous deux expreffions, il faut tout réduire au néant ou admettre des vérités indépendantes de nos conjeftures, & de nos frivoles difcours. Or s’il y a des vérités telles, comme il me paroît hors de doute, il s’enfuit qu’il y a des principes qui ne peuvent être arbitraires : la difficulté, je l’avoue, eft à les connoître ; mais pourquoi la même raifon, qui nous fait difcerner le faux, ne pourroit-elle nous conduire jufqu’au vrai ? L’ombre eft-elle plus fenfible que le corps ? L’apparence que la réalité ? Qu« connoiffons-nous d’obfcur par fa nature, finon l’erreur ? Que coa-