Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/182

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bre & ingénu qu’on peut bien connoître les hommes, qu’on se tâte, qu’on se démêle & qu’on se mefure avec eux : là on voit l’humanité nue avec .toutes fes foibleffes & toutes fes forces ; là se découvrent les artifices dont on s’enveloppe pour impofer en public ; là paroit la ftérilité de notrç^ esprit, la^violence & la petiteffe de notr«Sfmour-propre, l’impofturé de nos vertus.

Ceux qui n’ont pas le courage de chercher la vérité dans ces rudes épreuves, Sont profondément au-deffous He tout ce qu’il y a de grand ; fur-tout c’est une chofe baffe que de craindre la raillerie, qui nous aide à fouler aux pieds notre amour-propre, & qui émouffe par l’habitude de fouffrir fes honteufes délicateffes.