Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/188

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Jl faut avouer ce qui est vrai r il est difficile, fur-tout aux Ambitieux, de conduire une fortune médiocre avec fagefle, & de fatisfaire en même-temps des inclinations libérales, des befbins préfens, &c. mais ceux qui ont î’esprit véritablement élevé se déterminent felon l’occurrence, par des fentimens où la prudence ordinaire ne fauroit atteindre ; je vais m’expliquer : un homme né vain & parefleux, qui vit fans deflein & fans principes, cede indifféremment à toutes fes fantaifies, achete un cheval trois cens piftolës, qu’il laifle pou*r cinquante quelques mois après ; donne dix louis d’or à un Joueur de gobelets qui lui a montré quelques tours, & se fait appeller en Juftice par un domestique qu’il a renvoyé injuftement, & auquel il refufe de payer des avances faites à (on fervice,. &c»